Suzanne Valadon. Un monde à soi
Dans cette exposition, le Musée d’arts de Nantes pose un nouveau regard sur le parcours hors norme de Suzanne Valadon, de ses débuts comme modèle jusqu’à son apogée en tant qu’artiste dans le Montmartre des avant-gardes.
Artiste autodidacte au destin hors du commun, Suzanne Valadon (1865-1938) a laissé un corpus d’œuvres fascinant, transgressif et sans concession.
Défendant avec ardeur la nécessité de peindre le réel, elle rompt avec l’idéalisation traditionnelle des corps. Elle peint des scènes intimes du quotidien avec un cerne marqué et une richesse chromatique d’une incroyable modernité.
Possédant le chef d’œuvre Les Baigneuses (1923), acquis en 1957 grâce aux Amis du musée, le Musée d’arts de Nantes remet à l’honneur cette artiste autodidacte, dont l’histoire de l’art a fait peu de cas après sa mort.
Avec environ 120 tableaux et œuvres sur papier, l’exposition retrace son parcours sur la scène artistique parisienne du tournant des 19e et 20e siècles, depuis ses années de modèle (pour Auguste Renoir, Pierre Puvis de Chavannes, Henri de Toulouse-Lautrec…) jusqu’à ses œuvres personnelles les plus radicales. La liberté avec laquelle elle aborde les genres traditionnels de la peinture (nus, portraits, natures mortes, paysages) met en évidence la position charnière de cette figure emblématique du Montmartre des avant-gardes.
L’ensemble est organisé en cinq sections dans le Patio du musée :
- Du modèle à l’artiste : de Maria à Suzanne : avant de devenir Suzanne Valadon, l’enfant de la butte Marie-Clémentine Valadon se choisit le prénom de Maria pour être modèle pour de nombreux artistes.
- Dessins et gravures : les débuts : de sa première œuvre connue, un autoportrait au pastel de 1883 signé « Suzanne Valadon », à l’apprentissage de la gravure aux côté d’Edgar Degas.
- Une révolution picturale par le nu : riche de son propre passé de modèle et loin d’une approche réaliste, l’artiste peint avec franchise et complicité de nombreux nus féminins.
- Natures mortes et paysages : en véritable peintre, elle a l’ambition d’embrasser tous les genres modernes de son époque : le nu, le portrait, mais également la nature morte et le paysage.
- Les portraits d’un cercle de soutiens : les portraits peints par Suzanne Valadon témoignent d’un entourage où se mêlent les liens familiaux, amicaux et professionnels.
Apartés thématiques :
Trois apartés thématiques donnent des éléments de contexte historique et explorent les voies qui s’ouvrent aux femmes artistes au tournant des 19e et 20e siècles. Se focalisant tour à tour sur la vie des modèles dans le Paris du début du 20e siècle, la conquête sociale du statut d’artiste par les femmes à la même époque et explore les multiples interactions possibles dans les milieux des avant-gardes du Paris artistique des années 1910 à 1930.
Trois questions essentielles sont ainsi soulevées :
- Qu’est-ce qu’être modèle à Paris à l’époque ?
- Comment pouvait-on se former en tant que femme ?
- Quelle visibilité pour les femmes artistes ?
Légende et crédits :
- Suzanne Valadon, La Chambre bleue, 1923. Huile sur toile, 90 x 116 cm. Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne - Centre de création industrielle, en dépôt au Musée des beaux-arts de Limoges. Photo : © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Jacqueline Hyde.
Commissariat général :
Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz.
Commissariat scientifique :
Claire Lebossé, conservatrice responsable des collections d’art moderne au Musée d’arts de Nantes.
Sophie Lévy, directrice conservatrice du Musée d’arts de Nantes.
Salomé Van Eynde, chargée d’expositions au Musée d’arts de Nantes.
Cette exposition a été conçue et présentée par le Centre Pompidou-Metz du 15 avril au 11 septembre 2023, puis reprise et adaptée par le Musée d‘arts de Nantes, du 27 octobre 2023 au 11 février 2024.
Elle sera ensuite montrée au Museu Nacional d'Art de Catalunya à Barcelone du 19 avril au 1er septembre 2024.
Le Musée d’arts de Nantes remercie ses mécènes Groupe Lamotte, LNA Santé et SNCF Réseaux pour l’important soutien financier apporté à l’exposition, ainsi que le Fonds Métropolitain pour la Culture.
Le musée remercie L’État - ministère de la Culture - DRAC des Pays de la Loire pour la subvention dont bénéficie l’exposition.
Le musée remercie chaleureusement ses partenaires médias qui, par leur soutien, participent activement à la découverte de l’exposition par le public et à la fréquentation de celle-ci.