MUSÉE D'ART DE NANTES

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Un monde à soi

L'exposition offre une relecture de l'œuvre de Suzanne Valadon, dans toute sa complexité, la resituant au sein d‘une histoire de l‘art qui a fait peu de cas de cette artiste audacieuse, refusant d‘être assignée à un mouvement.

Valadon-Les_baigneuses.jpgEn environ 130 tableaux et œuvres sur papier, l’exposition retracera le parcours de Suzanne Valadon : elle soulignera l’originalité de son œuvre tout en la resituant au sein d’une histoire de l’art qui a fait peu de cas de cette artiste audacieuse refusant d’être assignée à un mouvement. Ce regard historique porté sur l’artiste et son travail sera complété d’importants éléments de contextualisation sur ce que signifiait être femme et artiste au début du 20e siècle.

L’exposition abordera dans un premier temps la profession de modèle qui a d’abord été celle de Suzanne Valadon, se faisant alors appeler Maria. Modèle prisée, elle pose pour Auguste Renoir, Pierre Puvis de Chavanne, Henri de Toulouse Lautrec, Santiago Rusiñol… Cette expérience signe son entrée dans le champ artistique, sous le pinceau des peintres, tout en se révélant un véritable apprentissage pour la jeune femme qui pratique assidûment le dessin.

Les premières œuvres de Valadon seront ensuite présentées. Elles se singularisent d’abord par leur sujet : ses scènes d’intimité lui permettent de s’intéresser aux corps de femmes et d’enfants de son entourage. Les scènes de nu sont avant tout des moments domestiques, mettant en évidence la vulnérabilité d’un corps d’enfant ou la fatigue d’un corps de femme habitué à des tâches pénibles. Ces dessins, qui suscitent l’enthousiasme d’Edgar Degas dès 1894, seront associés aux gravures que Valadon réalise grâce à l’enseignement technique du maître.

La révolution picturale que Suzanne Valadon opère par le biais du nu sera au cœur de l’exposition. À partir des années 1890, l’artiste adopte définitivement la peinture comme médium. Son œuvre est marqué par la liberté du choix de ses sujets. Si les corps lourds des nus féminins, déjà présents dans ses dessins, restent un thème de choix, les nus sont désormais plus posés. Valadon ne s’interdit pas de représenter le corps masculin nu, signe d’audace pour une artiste femme au début du 20e siècle. Le traitement pictural souligne, quant à lui, sa connaissance des développements artistiques de son temps : elle visite les expositions, découvre le style de l’École de Pont-Aven, se familiarise avec le cloisonnisme. Se souvenant notamment de son observation de Renoir, Valadon s’empare progressivement de la couleur jusqu’à en faire un trait distinctif de sa peinture.

La dernière partie de l’exposition mettra en évidence comment cette artiste, qui a souvent été exposée avec les seuls Maurice Utrillo et André Utter en raison de leurs liens familiaux, bénéficie en réalité d’une insertion professionnelle large et reconnue au sein d’un réseau de soutiens, critiques, commanditaires et collectionneurs. Les nombreux portraits réalisés par Valadon rendront ainsi manifeste l’importance de sa place dans les milieux artistiques, notamment à Montmartre. Afin de démontrer combien l’œuvre de Valadon est celui d’une artiste au fait de son époque, le parcours sera ponctué d’œuvres contemporaines d’autres artistes (Émile Bernard, Sonia Delaunay, Félix Vallotton…).

 


Commissariat de l’exposition :
Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz.

Commissariat de l’exposition à Nantes :
Claire Lebossé, conservatrice responsable des collections d’art moderne au Musée d’arts de Nantes.

Conçue par le Centre Pompidou-Metz, l’exposition a été adaptée par le Musée d’arts de Nantes. Elle sera ensuite présentée au Museu Nacional d’Art de Catalunya.

 

Légendes et crédits :
Suzanne Valadon, Les baigneuses, 1923, huile sur toile, 116,4 x 89 cm. Collection Musée d’arts de Nantes Photo : © RMN-Grand Palais / Gérard Blot

Du 27 octobre 2023 au 11 février 2024

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