Virginia Vezzi
1600, Velletri (Italie) - 1638, Paris (France)
Judith
Vers 1624 - 1626
Huile sur toile
97,8 x 74,5 x 2,4 cm
Achat à la Galleria W. Apolloni en 2009
Inv. : 09.1.1.P
L’Ancien Testament rapporte l’épisode biblique de la pieuse Judith, qui sauve la cité juive de Béthulie. La ville était assiégée par les armées assyriennes d’Holopherne, général du roi Nabuchodonosor. Jeune veuve, Judith élabore un étonnant stratagème pour délivrer son peuple. Parée de ses plus beaux atours, elle se rend au camp du général, accompagnée de sa servante. Séduit par sa grand beauté, il l’invite à partager un repas au cours duquel elle l’enivre. Seule sous la tente, elle en profite pour le décapiter pendant son sommeil. Victorieuse, elle revient dans sa ville avec le tête d’Holopherne. Apeurés, les soldats libèrent la ville.
Contrairement à d’autres artistes caravagesques, Virginia Vezzi ne retient pas le moment dramatique de la décapitation, mais l’instant suivant : Judith tient encore d’une main l’épée et de l’autre le linge cachant la tête tranchée. Travaillée avec une gamme chromatique très sombre, qui se confond quasiment avec l’arrière plan, la tête d’Holopherne est déjà marquée par la mort. L’artiste concentre la lumière sur la figure vertueuse de Judith. Elle esquisse un léger sourire victorieux mais elle détourne le regard pour ne pas affronter l’horreur de cet acte héroïque.
Cette toile est l'une des rares œuvres attribuées avec certitude à Virginia Vezzi. Elle reste très proche de l’art de Simon Vouet, dont Vezzi était l’élève avant de l’épouser. Elle a pu être identifiée grâce à une gravure de Claude Mellan, également élève de Vouet, qui reprenait la composition en précisant son auteure. Vezzi est l’une des quinze femmes artistes à avoir intégré l’Académie de Saint-Luc de Rome au cours du 17e siècle.
Domaine public - Crédit photographique : © Musée d'arts de Nantes - C. Clos