Luc-Olivier Merson

Les arts graphiques à l'honneur

Du 16 mars au 17 juin 2018

Peinture Luc-Olivier Merson
Illustration billet 100 francs

Présentée dans la Salle blanche du musée, l’exposition Luc-Olivier Merson, illustrateur et décorateur dévoile le travail de cet artiste du 19e à travers 54 œuvres issues du riche fonds d’estampes, de gravures et de peintures du Musée d’arts de Nantes.

  • 19e siècle
  • Salle blanche
Dernière mise à jour : lundi 23 septembre à 9:23
  • Qui est Merson ?

    Luc-Olivier Merson (1846-1920) est un personnage étrange, un artiste entier au caractère franc et direct, un homme intègre qui défend ses idées au mépris de sa carrière. Il est issu d’une famille notable et cultivée : son père Charles-Olivier, né à Nantes (1822-1902), est peintre et critique d’art reconnu.

    Sa formation

    Très jeune, Luc-Olivier dessine et entre dans l’atelier d’Isidore Pils pour gagner le Prix de Rome (1869). Il est remarqué à la villa Médicis (1870-1874) par Paul Eudel, collectionneur nantais, qui lui commande un curieux tableau conservé au Musée d’arts, Le sacrifice des poupées.

    Sa carrière

    À son retour en France, Merson débute une carrière de décorateur avec grand succès. Parallèlement, il exécute des peintures dérangeantes et séduisantes acquises par les institutions publiques : Le Loup d’Agubbio (Palais des Beaux-Arts de Lille), Saint Isidore laboureur (Musée des Beaux-Arts de Rouen) et Saint François prêchant aux poissons (Musée d’arts de Nantes). Il cumule les honneurs sans les rechercher : Légion d’honneur (1881), membre du jury du Salon (1889), membre de l’Académie des Beaux-Arts (1892), chef d’atelier de l’École des Beaux-Arts de Paris (1905)…

    Lassé de l’administration, il abandonne tous ses projets à ses élèves en 1907 (billet de 500 francs, mais aussi Parlement de Mexico ou Sorbonne). En 1911, il démissionne de son poste de l’École des Beaux-Arts de Paris en opposition avec la nouvelle organisation du Salon.

    L’homme et l’artiste

    Proche des symbolistes – le poète José-Maria de Hérédia ou le musicien Gabriel Pierné – il est pourtant réfractaire à l’idée d’appartenir à un style : «Comme c’est étrange cette maladie que l’on a de se coller des étiquettes qui ne sont là la plupart du temps que pour tromper l’acheteur» dit-il à son ami Pierné.

    Marié à Elisabeth Contour, père de trois enfants (Madeleine, Frédéric et François), Merson aime l’humour, se déguise, peint paysages et portraits pour lui-même. Il meurt à Paris en 1920.

    Une rétrospective est organisée alors à Paris. Son talent n’est qu’apprécié des spécialistes avant qu’une magistrale exposition au Musée des Beaux-Arts de Rennes ne le remette à l’honneur en 2008. Recherché par les collectionneurs, admiré des connaisseurs, l’art de Merson est inclassable et sa liberté fascine.

Merson, un personnage et un univers particuliers

Peintre et décorateur célèbre à son époque, Luc-Olivier Merson (1846-1920) est un personnage étrange et brillant. Inspiré par l’antiquité et les primitifs italiens, il crée un monde onirique, foisonnant et dérangeant, où les éléments bizarres troublent le regard du spectateur.

Illustrateur des romans Notre Dame de Paris de Victor Hugo ou encore Les Trophées de José-Maria de Hérédia, graveur de talent mais aussi peintre illusionniste, Merson mêle toutes les techniques pour créer des décors et des motifs ornementaux pour la Sorbonne ou encore l’Opéra Comique.

Fils du critique d’art Olivier Merson, lui aussi illustrateur et décorateur, Luc-Olivier Merson est allé à bonne école. En 1869, après sa formation dans l’atelier de Pils à l’École des Beaux-Arts de Paris, il obtient le grand Prix de Rome pour l’œuvre intitulée Le Soldat de Marathon. À la Villa Médicis, il étudie surtout les primitifs et Raphaël, grand modèle de toute une génération d’artistes de cette période de redécouverte de la Renaissance.

Il commence à recevoir des commandes provenant notamment du cercle nantais comme le collectionneur Paul Eudel. Sa peinture religieuse est très appréciée. Parmi les plus célèbres : Le Repos pendant la fuite en Egypte (1880 – Nice, Musée des Beaux-Arts) ou Saint François prêche aux poissons (1886 – Nantes, Musée d’arts). L’artiste obtient la médaille de première classe au Salon des artistes français en 1875 et la médaille d’or lors de l’Exposition universelle de Paris de 1889.

D’un caractère entier, il n’hésite pas à mettre sa carrière en jeu pour défendre ses idées : nommé en 1894 professeur à l’École des Beaux-Arts, il démissionne en 1911 pour protester contre ce qu’il estime être un relâchement des études académiques. Inimitable, admiré pour son indépendance et son talent, Merson reste un artiste inclassable.

Commissariat :
Cyrille Sciama, conservateur en charge du 19e siècle au Musée d’arts de Nantes


Légendes et crédits

– Luc-Olivier MERSON, Portrait du père de l’artiste et de ses enfants (détail), s.d., pastel sur papier. © Musée d’arts de Nantes/C. Clos.
– Banque de France : cent francs © Pauline Betton
– Illustration pour Notre-Dame de Paris de Victor Hugo © Pauline Betton