Eva Taulois

NEURONE MIROIR

Du 30 janvier 2026 au 3 janvier 2027

En 2026, l’artiste Eva Taulois est invitée à investir le Parvis du Musée d’arts de Nantes. Pour la première fois, l’intervention s’étend aux collections permanentes du musée pour établir un dialogue sensible et inattendu entre passé et présent.

  • Art contemporain
  • Contemporary art
  • Parvis

Dernière mise à jour : lundi 20 octobre à 12:30

  • L'exposition

    Avec NEURONE MIROIR, Eva Taulois investit la vitrine du parvis du Musée d’arts de Nantes en dialogue étroit avec son architecture néo-classique : les colonnes, les allégories sculptées, les drapés figés. Mais là où la pierre fige, l’artiste introduit la fluidité, la souplesse, le mouvement.

    Le titre de l’œuvre renvoie à une notion scientifique fascinante : les neurones miroirs. Ces cellules du cerveau s’activent non seulement quand nous accomplissons une action, mais aussi lorsque nous voyons quelqu’un d’autre la faire. Elles sont à l’origine de notre capacité d’empathie, de mimétisme, et d’apprentissage par l’observation. Dans le contexte d’un musée – lieu d’histoire, de gestes transmis, de regards qui apprennent – ce concept résonne particulièrement. Il suggère une œuvre qui observe et reflète, qui absorbe et rejoue, qui met en miroir les références, qui s’inspire et digère ce qui a été créé auparavant pour produire de nouvelles formes.

    L’installation d’Eva Taulois est composée de formes anthropomorphiques, de silhouettes non figuratives, qui s’élancent, s’enlacent, se rassemblent, s’effondrent. Les corps sont là, suggérés dans des courbures, des drapés, des volumes souples, des enveloppes, mais jamais représentés de manière réaliste.

    Eva TAULOIS (1982), Neurone miroir © Eva TAULOIS © Adagp, Paris, 2025

    Le textile utilisé — translucide, souple, presque gélatineux — renforce cette impression de matière vivante. Par endroits, la couleur affleure de l’intérieur, comme un flux énergétique ou sanguin, activé par la lumière et la transparence du tissu.

    La gamme chromatique, élément central du travail d’Eva Taulois, vient ici animer la sculpture de nuances subtiles, délavées, laiteuses, comme des états d’âme ou des rythmes corporels. Rose, orange, bleu, vert, mais aussi teintes plus douces ou diffuses : la couleur n’habille pas la forme, elle en émane. Elle est pulsation.

    En écho, l’artiste s’introduit dans le parcours permanent du musée, au cœur des collections d’art ancien pour créer, en miroir, un dialogue inattendu entre ses œuvres et des œuvres du 17e siècle, notamment celles de Philippe de Champaigne. Drapés, plis, couleurs vives et contrastes deviennent autant de points de contact entre les époques, révélant l’ancrage pictural d’une œuvre qui, tout en se déployant dans l’espace, ne cesse de parler peinture.

  • L’univers d’Eva Taulois

    Sculptures, peintures, productions textiles, installations ou dispositifs scénographiques, l’œuvre d’Eva Taulois se déploie à travers une grande diversité de médiums et de formats. Elle compose un univers peuplé d’objets ambigus, à la fois étranges et familiers, dont les formes simples et épurées renvoient à un vocabulaire abstrait et minimaliste. Son travail puise dans un large spectre de références, de l’architecture au vêtement traditionnel, de l’art du patchwork au design, pour construire un langage plastique ancré dans la matière.

    Eva Taulois interroge la peinture au-delà du cadre, le socle autant que la sculpture. L’exposition devient le théâtre d’objets chargés de tensions chromatiques où la matière est surface picturale aux couleurs franches, aux textures brillantes ou mates, aux reflets synthétiques d’un vinyle, à la texture duveteuse d’un velours. Ces tableaux sculptés se composent de formes qui entrent souvent en conversation.

Commissariat de l’exposition
Marie Dupas, responsable de l’art contemporain du Musée d’arts de Nantes.


Légendes et crédits

Eva TAULOIS (1982 -), Maquette d’intention, Neurone miroir, 2025. © Eva TAULOIS © Adagp, Paris, 2025