Le projet

Le Musée d’arts de Nantes : le grand musée de l’Ouest

Depuis sa réouverture en 2017, le Musée des beaux-arts de Nantes est devenu le Musée d’arts de Nantes. Ce changement de dénomination n’est en rien une fantaisie. Il s’appuie sur un projet audacieux et évolutif, fondé sur plusieurs axes forts.

1. La présence de l’art contemporain au sein d’une collection qui s’étend sur 9 siècles de création.

C’est une singularité nantaise. Depuis sa création, le musée cultive une politique d’acquisition d’œuvres d’artistes vivants. Plus affirmée encore depuis 1980, cela se traduit aujourd’hui par une forte représentation de l’art moderne et contemporain. En effet, plus de la moitié de la collection est postérieure à 1900.


« D’une certaine manière, tout art est contemporain. Lorsque l’on est face à une œuvre, elle a une présence pour nous, ici et maintenant. L’art se vit au présent. »
Sophie Lévy, directrice conservatrice du musée.

Cette spécificité imprègne toutes les dimensions du musée : de la rénovation architecturale de 2011-2016, intégrant des espaces dédiés à l’art contemporain, à la programmation des expositions comme à l’accrochage des collections.

Le dialogue entre les siècles dans l’accrochage, ce pas de côté assumé, favorise également l’ouverture entre les champs artistiques. Le musée est un lieu vivant, en mouvement et en prise avec son temps. Par exemple, une attention particulière est donnée à la présence d’œuvres produites par des artistes femmes dans la collection et la programmation.

« Le musée est un lieu de plaisir. La dimension anachronique de l’accrochage nous réveille. Elle autorise à laisser parler ses sens plutôt que ses connaissances. » S.L.

2. L’art et la vie : une certaine manière de penser les expositions, la pédagogie, les méthodes de travail.

Le musée s’efforce de penser l’art dans un dialogue étroit avec des phénomènes de société.

Les équipes, investies dans une démarche de propositions accessibles et exigeantes, sont sensibles à cette dimension vivante de l’art qui s’attache à rester dans un rapport naturel avec les visiteurs. Le musée est un lieu d’exception, où l’esthétique prédomine, et où l’expérience de la vie peut être transcendée.

« L’art est universel. Il n’y a pas de société dans le monde où il n’y a pas de recherche esthétique et d’organisation sociale de la beauté. Et pourtant, ce phénomène n’a pas d’utilité pragmatique. » S.L.

Cette vision demande aux équipes d’apporter une attention toute particulière à la transmission aux publics : une simplicité et un sens de la pédagogie qui s’affirment de plus en plus, entre l’art et la vie.

Le renouvellement des pratiques et l’envie d’innover sont au cœur des modes de faire du musée. Dans cet esprit démocratique et participatif, les équipes, comme les citoyens, peuvent contribuer à la destinée de l’institution.


« L’ambition, c’est de transformer l’expérience de la vie par le musée. C’est d’en sortir en ayant acquis une expertise inutile mais qui rend heureux. » S.L.

3. L’esprit du lieu : architecture et expérience de visite.


« Le musée n’est pas qu’un lieu d’histoire(s). C’est aussi un lieu sensoriel où chacun a sa place et peut vivre une expérience intime et universelle. » S.L.

L’architecture, la scénographie et la luminosité orchestrés par les architectes Stanton & Williams misent sur la rencontre de l’ancien et du contemporain, sur une forme de monumentalité douce (matériaux naturels, lumière naturelle) et de sobriété. Cet esprit du lieu, très souvent cité par les visiteurs, contribue à la qualité sensorielle de l’expérience de visite.

Ré-accrocher les collections permanentes, au bout de 5 ans, permet non seulement de rester en alerte mais également d’offrir une approche sensible renouvelée aux visiteurs. Ce nouveau regard interagit avec le bâtiment et le parcours muséographique. Les thématiques sont soulignées par des titres de salle. Intentions pour donner des points de repère généreux sans être intrusifs, ils laissent la part belle aux œuvres et à l’expérience individuelle.


« Le visiteur a besoin de repères mais sans être bombardé de textes et d’injonctions. Il faut laisser de la place à l’espace, la lumière, les sonorités… pour s’approprier les lieux. La dimension universelle de l’art peut aussi être d’un accès simple. » S.L.

Les lieux de transit au sein du musée sont très importants pour mettre le visiteur dans un bon état d’esprit. D’un salon, au milieu du parcours autorisant de recharger les batteries au sens propre comme au figuré, à la terrasse sur le parvis du Palais, ces espaces invitent également à prendre le temps dans ce lieu exceptionnel mais aussi convivial.


« Ici, on essaye de mettre le visiteur en condition pour sa prochaine rencontre amoureuse avec une œuvre d’art. » S.L.

4. Le musée traversé par la ville, le musée tourné vers le monde.

« Un musée de beaux-arts entretient toujours un lien très charnel avec sa ville et son histoire. » S.L.

Comme beaucoup d’institutions culturelles, le Musée d’arts de Nantes est un service public de proximité. Les liens tissés avec les habitants de la métropole, ainsi qu’avec les acteurs du territoire, se travaillent à tous les niveaux : accessibilité, programmation culturelle, collections…

Musée du quotidien, les actions se traduisent par une attention forte aux métropolitains (nocturne du jeudi, large amplitude horaire, visites et ateliers, Étudiants à l’œuvre, gratuité aux scolaires de la métropole, programmation variée tournée vers l’inclusion…). Mais un musée, c’est aussi une invitation au voyage.


« Il y a des gens de tous les continents qui sont venus voir Madame de Senonnes (Ingres). » S.L.

Si de nombreuses œuvres et chefs-d’œuvre circulent à travers le monde d’une exhibition à l’autre, le visiteur, lointain ou proche, voyage également au gré des expositions remarquables, temporaires ou permanentes. Cela participe au rayonnement international du musée tourné vers le monde et aux ambitions d’un grand musée de l’Ouest.

Jean-Auguste-Dominique Ingres, Portrait de Madame de Senonnes, 1814.

« Un musée qui regarde au large. » S.L.

Pour asseoir son identité dans ce rayonnement international, le Musée d’arts de Nantes joue sa partition dans le grand concert des musées français, européens et transatlantiques. Une dynamique qui trouve son rythme par l’appartenance à de nombreux réseaux, de grandes expositions tous les deux à quatre ans, des partenariats à forte valeur ajoutée comme avec le Voyage à Nantes ou les grands musées nationaux (Orsay, MNAM, Pompidou-Metz…). De même, l’offre à destination des touristes s’étoffe à l’instar des liens avec le monde économique.