Carole Douillard et Babette Mangolte

Idir

Du 14 novembre 2019 au 12 avril 2020

vue de l'installation

Idir est un film réalisé par Carole Douillard et Babette Mangolte où l’on suit un jeune homme, Idir, à travers la ville d’Alger. Le sol de la Chapelle de l’Oratoire s’offre comme une continuité du sol urbain foulé par le jeune algérois, entraînant rêveusement le spectateur dans un espace entre intérieur et extérieur entre Nantes et Alger.

  • Art contemporain
  • Chapelle de l'Oratoire
Dernière mise à jour : mercredi 6 novembre à 14:01

Carole Douillard est artiste plasticienne et performeuse. Elle travaille depuis de nombreuses années sur la question du corps et du geste. Par sa propre présence ou celles d’interprètes, elle interroge la position du spectateur, déplaçant celui qui habituellement regarde, et qui devient alors regardé.

Née à Nantes en 1971 d’un père français et d’une mère kabyle, elle a initié en 2013 une trilogie autour de la ville d’Alger, dont le film Idir (2018) est le troisième volet. Pour ce dernier, Carole Douillard s’intéresse à la ville en tant qu’espace public que les femmes et les hommes n’éprouvent pas de la même manière. Alors que les femmes le traversent, les hommes l’occupent et y forment des groupes statiques.

Carole Douillard a présenté ses performances dans les plus grandes institutions en France et à l’étranger : Centre Pompidou (Paris), Palais de Tokyo (Paris), Fondation d’entreprise Ricard (Paris), Frac des Pays de la Loire (Carquefou), Mac Val (Vitry-sur-Seine), Bergen Kunsthall (Norvège), ca2m (Madrid), Wiels (Bruxelles). Elle a participé à la Biennale de Lyon en 2017 ainsi qu’à la Biennale d’Oslo (2019-2024).

Interview de Carole Douillard et Katell Jaffrès

Reprenant le pas de la performance de Bruce Nauman Walking In an Exaggerated Manner Around the Perimeter of a Square, réalisée en 1967, où l’on observe l’artiste marchant dans son atelier en suivant les lignes blanches d’un carré dessiné au sol, Carole Douillard a demandé à Idir, jeune homme algérois, de rejouer cette performance dans trois sites emblématiques de la ville d’Alger : Bab El Oued, Diar Es Saâda et Les Sablettes. Passant de l’espace privé et intime de l’atelier à l’espace public de la ville, la performance, filmée par la cinéaste franco-américaine Babette Mangolte, révèle le regard et l’attitude des passants observant ce jeune homme au pas lent et déhanché, hors des codes habituels de son genre.

Le sol de la Chapelle de l’Oratoire, dans laquelle est projeté le film, s’offre comme une continuité du sol urbain foulé par Idir, entraînant rêveusement le spectateur dans un espace entre intérieur et extérieur, entre Nantes et Alger.

Babette Mangolte est une cinéaste expérimentale franco-américaine née en 1941, installée à New York et San Diego (Californie). Elle a collaboré dès la fin des années 1960 avec les artistes de sa génération, filmant les pionnières de la performance dans leur recherches et explorations gestuelles, comme Trisha Brown, Joan Jonas, Marina Abramovic, Yvonne Rainer. Ses films ont fait l’objet de rétrospectives un peu partout dans le monde dans des festivals ou des musées. Elle a récemment bénéficié d’une exposition au Musée d’art contemporain de la Haute-Vienne – Château de Rochechouart.

Œuvre réalisée avec le soutien de : FNAGP, Région Pays de la Loire, Ville de Nantes, Institut Français, (Paris), Institut Français (Alger), Drac Pays de la Loire.