Samedi 3 octobre dernier, face à plusieurs visiteurs du musée, les deux artistes Jacques Villeglé et Stéphane Zagdanski sont venus présenter leur collaboration pour la publication A2. Une rencontre où l’amitié semblait être le maître mot.
Si le masque qui recouvre nos visages peut être un obstacle dans nos interactions, les seuls yeux de Jacques Villeglé suffisent à en dire beaucoup sur sa personnalité. Des yeux pétillants, pleins de malice, de vie, d’histoire et de passions.
Ce matin-là, dans la Salle 21 du musée, l’artiste de 94 ans est accompagné par l’écrivain et essayiste Stéphane Zagdanski. Ensemble, ils ont répondu à l’invitation de Laurence Landois et Christophe Cesbron, créateurs de la publication A2.
« Dieu hasard » fait bien les choses
Jacques croit beaucoup au hasard. « Mes affiches lacérées, ce n’était pas moi qui les faisait, c’était le hasard. » Pour lui, sa rencontre avec Stéphane relève d’un « Dieu hasard ». Mais Stéphane complète : « On s’est rencontrés par amour de l’anarchie totale. » En 2015 plus précisément, grâce une connaissance commune, galeriste à San Francisco. Devenus amis dès le départ, Jacques a naturellement pensé à Stéphane pour contribuer avec lui pour A2. A2 est un espace d’expression libre pour la création contemporaine, qui, lorsqu’il est ouvert, correspond au format normé A2 (420 x 594 mm). Pour son 5e numéro, Jacques et Stéphane ont travaillé ensemble autour de la phrase de Saint-John Perse : « Innombrables sont nos voies et nos demeures incertaines ».
Jacques et la famille Lebel
Lors d’un précédent passage au Musée d’arts de Nantes en juillet dernier, Jacques a visité l’exposition Archipel, dans laquelle l’une de ses fameuses affiches lacérées est exposée. Archipel qui, heureux hasard, reflète les histoires de rencontres et d’amitiés de Jean-Jacques Lebel.
Jacques Villeglé connaît particulièrement bien la famille Lebel : il a d’abord connu son père Robert, grand critique d’art du 20e siècle, a exposé sa mère, puis a rencontré Jean-Jacques. Pour lui, Archipel est une exposition extraordinaire : « Je n’en revenais pas lorsque je l’ai vue la première fois. C’est un ensemble, il n’y a pas de hiérarchie, elle ne cherche pas à avoir les grandes vedettes et à mettre quelqu’un en première ligne. Elle a une grande valeur pour ça : elle représente l’époque. Le moindre peintre représente son époque. » Et pour conclure, « C’est Robert Lebel qui connaissait le mieux la peinture de notre époque. Jean-Jacques a continué ce travail, un travail personnel énorme. »
Retrouvez son œuvre Rue Simon Lefranc Paris IVème, 22 août 1964 jusqu’au 18 octobre dans l’exposition Archipel, Salle 25, et son œuvre L'alphabet de la guérilla dans les collections permanentes du musée, niveau 0 du Cube.