Une œuvre de Pierre Roy entre dans les collections

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Le Musée d’arts de Nantes vient d’acquérir Physique amusante de Pierre Roy (1880-1950), huile sur toile de 1929, présentée au musée dans le cadre de l’exposition Le Voyage en train.

Pierre Roy est l’un des artistes majeurs de la collection d’art moderne du musée, fortement marquée par le surréalisme. Lieu de rencontre d’André Breton et Jacques Vaché, Nantes a aussi vu naître Benjamin Péret, Claude Cahun et Pierre Roy, tous trois proches du mouvement surréaliste.
Cette acquisition vient ainsi renforcer par une toile majeure un corpus d’œuvres de l’artiste conservé au musée, composé de huit peintures et cinq œuvres sur papier.

Le peintre surréaliste nantais

Soutenu avant la Grande Guerre par Guillaume Apollinaire qui écrit en 1913 une critique élogieuse des Filles sauvages Nouvelle fenêtre (collection du Musée d’arts de Nantes), Pierre Roy fait surtout son entrée dans l’histoire du surréalisme en 1925. L’artiste présente son travail aux côtés de celui de Jean Arp, Giorgio de Chirico, Max Ernst, Paul Klee, André Masson, Joan Miró, Pablo Picasso et Man Ray lors de la première exposition consacrée à « La Peinture surréaliste », à la galerie Pierre, en novembre 1925.

Pierre Roy, Physique amusante, 1929

Pierre Roy, Physique amusante, 1929. Huile sur toile. Acquisition du Musée d’arts de Nantes en 2023. © Sotheby’s / Art Digital Studio

Dans une traduction picturale illusionniste qui devient caractéristique de Pierre Roy, Physique amusante réunit dans une chambre/boîte ouverte sur un paysage des objets disparates : chapelet d’œufs, billet manuscrit, serpentin de papier, roseau coupé, roue solitaire et au loin, une locomotive à vapeur traversant l’espace visible depuis la porte ou la fenêtre.
L’ensemble interpelle, à la manière d’un rébus dont le sens nous échappe. La juxtaposition d’éléments liés à la vitesse et à la technologie (roue, train, vapeur) et d’éléments organiques liés au cycle de la vie (œufs, serpentin de papier, champs de blé) se confrontent et paraissent évoquer une certaine immobilité subie, voire forcée : le serpent de papier est fixé au sol par des épingles, la roue est rendue immobile sans le percement d’un moyeu, les œufs sont sans doute vides, le paysage est baigné d’une atmosphère de plein été.