Le Musée des étudiants est un événement qui propose aux étudiants d’animer une nocturne avec diverses propositions telles que la danse, le théâtre, la médiation devant des œuvres… L’édition 2024 aura lieu le 4 avril de 19h à 23h.
Focus sur quelques projets à travers trois questions posées aux étudiants, en attendant de les découvrir et de les rencontrer le 4 avril prochain !
« L’Esclave blanche porte en elle une part de mystère, suscitant le désir de connaître son histoire : cela me donne une liberté totale dans mon interprétation chorégraphique. »
Présentez-vous en quelques lignes. Quel est votre rapport au Musée d’arts de Nantes et à l’art en général ?
Je m’appelle Héloïse Bossy-Guérin, j’ai 21 ans. Je suis étudiante en première année de master recherche en Littérature Française et Comparée à l’Université de Nantes. J’ai toujours cultivé un rapport avec l’art, que cela soit au gré de mes études ou bien à travers les cours de danse classique et de caractère que je prenais au Conservatoire de Cholet durant mon enfance ainsi qu’aujourd’hui au sein de l’association Les Corps dansants. Mon intérêt pour l’art s’est enraciné à travers mes lectures, où j’ai réalisé que la littérature, la peinture et même la danse sont interconnectés. Nous avons tendance à classer les arts, à les hiérarchiser ; or je crois qu’ils se répondent mutuellement, et c’est ce qui rend l’expérience artistique si riche. En ce qui concerne mon rapport plus personnel au Musée d’arts de Nantes, j’ai toujours été admirative de la diversité des œuvres proposées, des expositions menées notamment celle autour de Charlie Chaplin dans l’œil des avant-gardes où nous retrouvons également cette complémentarité des arts.
Présentez votre proposition pour le Musée des étudiants.
Ma proposition s’inscrit dans cette dynamique de complémentarité et de fusion dans l’art. Je tire entièrement mon inspiration du tableau de Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ. Mon objectif est de donner vie à L’Esclave blanche à travers ma danse, en essayant d’incarner au mieux son essence, d’être son reflet pour transmettre son récit à travers mes mouvements. Ma démarche emprunte à la fois à la danse classique et à la danse contemporaine. Cette proposition pour le Musée des étudiants, c’est avant tout un défi personnel que je me lance : celui d’orchestrer une chorégraphie seule et de transmettre ce que je souhaite raconter à travers mon corps.
En quoi l’œuvre choisie vous a-t-elle inspirés pour ce projet ?
Que ce soit dans le domaine littéraire ou artistique, ce qui me captive le plus, c’est le mouvement orientaliste. J’ai bien conscience que cette représentation de l’Orient par les occidentaux du 19e siècle est idéalisée et donc sujette à de nombreuses critiques. Cependant, la dimension profondément romantique et érotique de ce courant est très inspirante pour ma chorégraphie. Souvent, dans le ballet, on se concentre sur des œuvres célèbres et très classiques telles que Le Lac des cygnes ou La Belle au bois dormant, mais je trouve que certains mouvements nous limitent. Ils ne permettent pas une expression totale du corps. L’Esclave blanche porte en elle une part de mystère, suscitant le désir de connaître son histoire : cela me donne une liberté totale dans mon interprétation chorégraphique. De plus, la dimension orientaliste du tableau me permet de m’inspirer d’autres ballets ayant également une connotation orientaliste, comme La Bayadère.