Depuis l’automne dernier, le musée consacre l’accrochage de la salle 21 à l’artiste nantais James Guitet. Cette exposition temporaire arrivant à mi-parcours, un renouvellement d’œuvres s’est opéré cet été.
« Pour mettre ses œuvres en perspective, le choix a été fait de faire dialoguer ses travaux avec ceux d’autres artistes qu’il a côtoyés, comme Martin Barré ou encore Nathalia Dumitresco.
Salomé Van Eynde, commissaire de l’exposition
Si la plupart des œuvres des artistes contemporains à James Guitet sont restées aux murs ce nouveau volet de l’accrochage fait encore la part belle aux travaux de Guitet présents dans la collection du musée. Ce travail, qui explore la couleur dans toute sa matérialité, ses textures, et son dialogue avec les supports (bois, toile, papier), offre également un aperçu des premières acquisitions et expositions d’art abstrait du Musée d’arts de Nantes.
Quoi de neuf ?
Artiste prolifique, James Guitet a multiplié les techniques et médiums. Aux côtés des grands formats peints, jouant autant de la matière que de la couleur, sont dorénavant présentés des dessins au trait réalisés par l’artiste à l’encre de Chine. Le Dessin au pinceau n°11 n’est pas sans rappeler l’art traditionnel du kakemono japonais ; traits à l’encre fins et papier souple pincé entre deux baguettes créent des effets de profondeur, des zones d’ombre. Ils peuvent suggérer un environnement imaginaire, une grotte rêvée.
Recherches caractéristiques menées par Guitet à partir de 1970, les variations de formes et de tracés géométriques sont également représentées par trois dessins de formats carrés réalisés sur papier à la plume et à l’encre de Chine. Carré 12/E/1/A, Carré 8/B/2/B et Carré 4/D/3/C forment un ensemble où le noir et blanc géométrique révèlent d’autres formes en négatif.

Trois eaux-fortes et aquatintes de 1963 ont pris place dans la vitrine consacrée à la technique de la gravure. Dans le prolongement des peintures de la même période, ces estampes tout en matière nous plongent dans un univers géologique relevant autant de l’infiniment petit que l’infiniment grand.
Une nouvelle peinture datée de 1962 est même présentée en rapport. 120 P 2 62, jusqu’alors déposée à l’Hôtel de Ville de Nantes, a été retournée au Musée d’arts tout spécialement pour l’exposition. Ses pigments liés dans une résine vinylique forment sur la toile de drôles d’effets de matière, comme une croûte terrestre faite d’ocres gris, rouges et noirs.
Pour finir, une nouvelle page du livre Les rêveries de la matière a été tournée. Ici, un travail d’eaux-fortes tamponnées à l’aide d’un textile révèle un relief où se joue un jeu subtil de contrastes… à expérimenter sans tarder !
À voir jusqu’au 4 janvier 2026 en salle 21