La saveur d’une installation

Fraîchement disposée sur le Parvis du Musée d’arts, Peaches and Cream est une installation nappée d’une touche d’ironie. Nous avons rencontré Michaela Sanson-Braun qui nous explique les ingrédients de sa recette.

Sans complexe, Michaela Sanson-Braun joue avec l’histoire de l’art. Lorsqu’elle découvre l’Abbaye de Fontevraud, lors d’une invitation à exposer, elle remarque les bizarreries du monument. Des colonnes qui ne soutiennent rien, des voûtes à moitié mangées par des ouvertures, des portes désaxées… Elle décide alors de s’approprier cette architecture, la moule, la modifie et crée, avec humour, une installation où la sculpture n’a pas à rougir de ses défauts.

Pour le Parvis du Musée d’arts, elle reprend ce principe de copie non conforme, agence des « morceaux de l’Abbaye » et glisse l’architecture du musée dans sa composition. Ces copies volontairement imparfaites mêlent des détails d’œuvres de la collection du musée échafaudés les uns aux autres. Michaela Sanson-Braun incorpore des éléments domestiques à sa création. Ici, fourchette et assiette, chaussures ou encore raquette de tennis deviennent les attributs de cette surprenante sculpture qui désacralise les frontières entre les arts dit mineurs et majeurs.

En résulte une installation aux stimuli visuels riches, dont l’apparente ironie aiguise une vision pessimiste du monde… mais où la lumière donne espoir ! « Les réflexions lumineuses d’un vitrail absent peintes sur la surface et le sol de ce vestige chaotique, suggèrent une beauté de l’instant face aux incohérentes strates du temps. » précise Michaela Sanson-Braun.

Peaches and Cream, c’est aussi une expression américaine qui décrit une situation parfaite, presque trop… l’inverse de l’assemblage bancal et foisonnant présenté dans la vitrine du Parvis.

À découvrir toute l’année 2025.

Peaches and Cream, Michaela Sanson-Braun ©C. Clos – Musée d’arts de Nantes