Tout savoir sur la collection d'art moderne
Dès le milieu du 19e siècle, le musée s'ouvre à la création de son temps. Grâce aux initiatives de ses administrateurs et à l'activité de l'association des Amis du Musée, la collection s'enrichit d’œuvres, alors récentes, d'artistes fondateurs de la modernité, tels que Raoul Dufy, Paul Signac ou Maurice Denis.
Cette politique d'acquisition entreprenante suscite des dons majeurs. Ainsi, en 1922 et 1930, deux tableaux de Claude Monet, don de l'artiste, puis legs de son ami Georges Clemenceau, rejoignent le musée. En 1947, l'achat du Salve Regina (1945) d'Alfred Manessier ouvre la collection à l'abstraction. Cet intérêt pour l'art non figuratif, encore nouveau dans les collections publiques, favorise de nombreux dons : entre 1958 et 1989, près de 500 œuvres sont offertes par Gildas Fardel, puis par Anne Dehez, tous deux collectionneurs d'art abstrait. À la faveur d'achats, dons et dépôts, de considérables ensembles monographiques se sont également constitués, notamment autour de Vassily Kandinsky, Jean-Émile Laboureur, Pierre Roy, Claude Cahun, Camille Bryen ou Jean Gorin.
Les galeries consacrées à l'art moderne mettent en lumière les atouts de cette collection. Autour du Patio, les paysages néo-impressionnistes, fauves et cubistes (Paul Signac, Raoul Dufy, Jean-Émile Laboureur) voisinent avec les figures réinterprétées de Sonia Delaunay, Kees Van Dongen, Suzanne Valadon, Tamara de Lempicka et Pablo Picasso.
Nantes est un point de rencontre fructueux pour les protagonistes majeurs du surréalisme. Le parcours offre aux visiteurs de découvrir Max Ernst, Yves Tanguy, Toyen, André Masson, Claude Cahun, Wifredo Lam, Man Ray, Meret Oppenheim ou Matta. Cherchant à désaliéner le regard et à réinventer la pratique artistique, les œuvres de ces artistes sont placées aux côtés de celles de Jean Dubuffet et de Gaston Chaissac .
Les développements de l'abstraction au 20e siècle sont mis à l'honneur en deux temps du parcours. Autour d'un superbe ensemble de onze œuvres de Kandinsky datant de son activité au Bauhaus (1922-1933), des œuvres de Joaquín Torres-García, Auguste Herbin, Georges Vantongerloo, Carmelo Arden Quin manifestent la multiplicité des voies empruntées par l'art abstrait, dès les années 1920 et 1930.
La diversité des expressions abstraites après 1945 est également au cœur de l'accrochage de la grande galerie : les abstractions lyriques et gestuelles (Roger Bissière, Maria-Helena Vieira da Silva, Camille Bryen, Pierre Soulages , Hans Hartung, Judit Reigl) se confrontent aux abstractions géométriques (Jean Gorin, Jean Dewasne, Victor Vasarely, Jesus-Rafael Soto, Sonia Delaunay, François Morellet, Vera Molnar).